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🚧Fin des travaux de renaturation du ruisseau de Marcé
Contexte
Après 6 mois de travaux le chantier de renaturation du ruisseau de Marcé s’est terminé en mars 2022.
Les travaux ont débuté en octobre 2021 par les interventions sur les boisements de rives permettant de dégager les emprises et rendre accessible l’ancien tracé pour permettre aux engins de venir le combler.
La crĂ©ation du nouveau lit du ruisseau a dĂ©marrĂ© de l’aval au droit de la RD 766 (route de BaugĂ© / Tours) Ă Seiches sur le Loir. Les 1700 m sĂ©parant l’A11 de la RD 766 laissent dĂ©sormais place Ă un tracĂ© mĂ©andriforme de 2200 m après application d’un coefficient de sinuositĂ© de 1,3 soit une augmentation du linĂ©aire de 30 %. Les zones humides abritent une grande partie de la biodiversitĂ© et de nombreuses espèces animales ou vĂ©gĂ©tales en dĂ©pendent. L’augmentation de l’interface milieu aquatique / milieu terrestre, elle aussi par consĂ©quent de 30%, ne pourra que favoriser cette biodiversitĂ©.
L’ancienne morphologie du cours d’eau banalisĂ© par un gabarit trop profond, trop large et trop rectiligne laisse dĂ©sormais place Ă un gabarit de cours d’eau semblable Ă ce qui devrait ĂŞtre naturellement. C’est alors que les 2 m de profondeur et 5 m de large par endroit sur l’ancien tracĂ© ont Ă©tĂ© remplacĂ©s par un tracĂ© sinueux d’environ 2 m de large et 40 Ă 50 cm de profondeur.
En amont de l’A11 Ă MarcĂ©, le travail s’est effectuĂ© au sein du lit existant par une rehausse du fond (apport de granulomĂ©trie), une rĂ©duction de sa largeur et une diversification des faciès d’Ă©coulements.
En aval de l’A11 Ă Seiches sur le Loir, la recharge granulomĂ©trique dans le nouveau lit s’est faite avec une grande prĂ©cision (au cm) de façon Ă reproduire les faciès d’écoulements d’une rivière naturelle et diversifier les vitesses du courant et les hauteurs d’eau nĂ©cessaires au dĂ©veloppement d’un large panel d’espèces. Au total ce sont 80 radiers, 51 plats courants et 123 mouilles qui ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s et contrĂ´lĂ©s par un gĂ©omètre externe Ă l’entreprise de terrassement. La mise en eau du nouveau tracĂ© s’est faite en trois phases de façon Ă favoriser le transfert de la biodiversitĂ© de l’ancien tracĂ© vers le nouveau. Après chaque mise en eau du nouveau tracĂ© les opĂ©rations de comblement de l’ancien ruisseau s’effectuaient quelques jours après. Avant son comblement un griffage des berges du lit au godet Ă dents permettait de gĂ©nĂ©rer un dĂ©rangement pour « dĂ©loger » les espèces et les inciter Ă aller vers le nouveau lit et cela en complĂ©ment d’une pĂŞche de sauvetage pour l’ichtyofaune. Deux mois après la fin des travaux de nombreuses espèces ont dĂ©jĂ pris possession de leur nouvel habitat.
🎬 Retrouver le lien de la vidéo de mise en eau du nouveau lit ICI !
Objectifs des aménagements
Des aménagements visant à maintenir les usages (abreuvoirs gravitaires, clôtures, passages à gués) ont aussi été mis en place pour permettre aux éleveurs d’exploiter les parcelles.
Ces travaux de renaturation vont permettre de restaurer toutes les fonctionnalités du milieu et des zones humides riveraines et de favoriser la résilience de cet hydrosystème dont les objectifs sont les suivants :
-Mieux gérer les variabilités de la quantité d’eau (débits d’été et inondations) par la restauration de la relation nappe/rivière, l’utilisation des capacités de stockage/restitution de l’eau des sols et la création de zones d’expansion des crues.
-AmĂ©liorer la qualitĂ© d’eau en favorisant les capacitĂ©s auto-Ă©puratoires du milieu en retenant l’eau plutĂ´t qu’en accĂ©lĂ©rant son cycle comme le provoquait l’ancienne morphologie trop profonde qui entrainait les eaux trop vite vers l’aval soit vers le Loir, la Loire puis l’ocĂ©an
-Préserver un puits de carbone que représente la tourbière présente sur site.
-Créer un ilot préservé et reconnu de biodiversité (restauration de milieux naturels et préservation des habitats des espèces protégées identifiées, notamment la roselière).
-Concilier les usages d’occupation du territoire et le patrimoine naturel et aquatique.
L’ensemble repose sur des solutions fondées sur la nature pour améliorer l’état écologique du territoire et ralentir le cycle de l’eau en partant du principe qu’un milieu en bonne santé sera plus résilient face au changement climatique.
Le cout de l’opĂ©ration est de 800 000 € TTC dont 110 000 € TTC d’Ă©tudes prĂ©alables aux travaux (dimensionnement, modĂ©lisation hydraulique, topographie etc…). Ces derniers ont Ă©tĂ© financĂ©s par l’Agence de l’eau Loire- Bretagne, la RĂ©gion Pays de la Loire et le SMBVAR.
Dossier suivi par Bertrand DEGRIECK, technicien de rivière (article 30 mai 2022)


















